Comprendre ma maladie respiratoire
Une maladie respiratoire, qu’est-ce que cela signifie ? Tout dépend du diagnostic porté par le pneumologue. Ce terme peut recouvrir des maladies telles que l’asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou encore l’insuffisance respiratoire. Aussi, pour bien saisir ce que votre maladie respiratoire entraînera aussi bien dans votre corps que dans votre vie, la première étape consiste à comprendre les tenants et aboutissants de votre maladie respiratoire.
Qu’est-ce que l’asthme ?
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches, qui touche aujourd’hui environ 7 % de la population française. On parle d’ « hyper-réactivité bronchique », amplifiée par certains facteurs tels que le froid, la pollution atmosphérique, le tabac ou encore les allergènes.
L’asthme se caractérise par une sensation d’oppression au niveau de thorax, des difficultés à respirer, souvent combinées à des épisodes de toux sèches et des sifflements. La survenue de crises correspond à un rétrécissement des voies respiratoires dû à une inflammation des bronches et une contraction des muscles qui les entourent. Entre les crises, un essoufflement peut parfois persister.
L’asthme peut présenter 4 stades de sévérité en fonction de l’importance des crises :
• Stade 1, intermittent : la crise d’asthme reste occasionnelle (moins d’une fois par semaine), d’intensité modérée et d’une durée relativement courte,
• Stade 2, persistant léger : l’asthme est déjà davantage ancré. Les crises peuvent se produire d’une fois par semaine jusqu’à une fois par jour. Elles peuvent aussi bien se déclencher en journée à l’effort qu’au repos pendant la nuit.
• Stade 3, persistant modéré : l’asthme est présent au quotidien. Tout comme au stade 2, les crises peuvent survenir sans distinction, de jour comme de nuit, avec cependant au moins une crise nocturne par semaine. Un traitement quotidien est mis en place.
• Stade 4, sévère : à ce stade, l’asthme impacte fortement votre quotidien et vos activités se trouvent limitées par votre maladie respiratoire. Les crises d’asthme sont assez fréquentes, y compris la nuit au repos.
C’est pourquoi il est important tant d’auto-évaluer votre asthme que de consulter un pneumologue dès que les manifestations de votre maladie respiratoire s’accroissent, en fréquence et/ou en intensité.
Pour établir à quel stade de la maladie asthmatique vous êtes confronté, le pneumologue vous interrogera sur les circonstances de survenue des crises, leur fréquence, leur intensité mais aussi sur vos conditions de vie et sur la possibilité que vous soyez exposé à des allergènes. Enfin, n’hésitez pas à lui faire part de vos propres observations, notamment les changements météorologiques ou les pics de pollution, et leur potentiel rapport avec vos crises d’asthme.
Une fois ces informations recueillies, s’il perçoit des « râles sifflants » à l’auscultation de votre thorax, ce professionnel de santé vous prescrira un ou plusieurs des examens médicaux suivants :
• La mesure de la capacité respiratoire – et plus spécifiquement du débit expiratoire de pointe (DEP) – au débitmètre ou peakflow : permet d’évaluer le degré d’obstruction des voies aériennes. Cette mesure reste cependant moins précise que la spirométrie : c’est pourquoi l’utilisation du débitmètre ou peakflow sera un outil davantage réservé à l’auto-surveillance.
• L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) ou spirométrie : constitue l’examen principal et systématique dans le cadre de l’asthme. Le volume d’air maximal expiré en une seconde mesuré par cet examen est un indicateur du niveau de rétrécissement des voies respiratoires et de l’obstruction des bronches.
• Une enquête allergique cutanée, bien que cette enquête ne soit pas systématique, il est cependant recommandé de rencontrer un allergologue en complément de la consultation en pneumologie. En effet, les personnes présentant de l’asthme ont souvent un terrain allergique. Aussi, cette enquête amène soit à l’élimination des allergènes quand cela est possible, ou du moins à entamer une désensibilisation, pour réduire les désagréments liés aux allergies.
• Une radiographie des poumons : plutôt prescrite en cas d’asthme sévère, la radiographie des poumons a plusieurs utilités : éliminer d’autres diagnostics, vérifier si une autre maladie pulmonaire pourrait être en cause, ou encore détecter des complications pulmonaires.
• La mesure des gaz du sang ou gazométrie : la mesure des taux d’oxygène et de gaz carbonique dans le sang sert à évaluer la qualité de la respiration, et son degré de dégradation. Comme la radiographie thoracique, la gazométrie est prescrite dans les cas d’asthme sévère.
Si toutefois des interrogations subsistent, vous pouvez contacter « Asthme et Allergies Infos Service » au 0 800 19 20 21 ou vous rendre sur le site de l’association, en cliquant ici.
Qu’est-ce que la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ?
Comme indiqué sur le site de la Fondation du Souffle, « La définition scientifique de la BPCO (Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive) est la suivante : « maladie chronique et lentement progressive caractérisée par une diminution non complètement réversible des débits aériens ».
En France, la BPCO concerne actuellement entre 5 et 10 % de la population adulte.
La cause la plus fréquemment observée dans les cas de BPCO est le tabagisme. Cependant, cette maladie peut également être contractée en inhalant des substances toxiques, notamment sur votre lieu d’activité professionnelle. Aussi, si vous êtes exposé, dans le cadre de votre travail, à des fumées, gaz, vapeurs ou poussières, songez à effectuer régulièrement un contrôle de vos capacités respiratoires.
La BPCO est une maladie progressive. On peut distinguer 5 stades de sévérité de la maladie :
• Stade 0 : il n’y a pas encore d’essoufflement. Néanmoins, une toux persistante, parfois accompagnée de crachats, peut être annonciatrice d’une BPCO débutante. C’est pourquoi il est impératif d’être vigilant et de consulter dès l’apparition de ces premiers symptômes.
• Stade 1, léger : À ce stade, bien que les symptômes soient peu prononcés, ils sont déjà présents. Un essoufflement lors des efforts physiques notables apparaît et peut persister.
• Stade 2 : L’essoufflement à l’effort devient de plus en plus important et fréquent, puisqu’il se manifeste désormais dans les activités quotidiennes.
• Stade 3, sévère : l’essoufflement est bel et bien présent, et ce dès le moindre effort. En cause, le diamètre des bronches qui a rétréci, empêchant l’air de circuler correctement.
• Stade 4, très sévère : ce stade correspond à l’insuffisance respiratoire, et nécessite la mise en place d’une oxygénothérapie pour prendre le relais de l’appareil respiratoire défaillant.
Si vous êtes sujet aux bronchites chroniques, que vous toussez et/ou crachez, que vous soyez essoufflé à l’effort ou non, il est nécessaire de prendre un rendez-vous avec un pneumologue pour faire un bilan de santé respiratoire.
Le pneumologue vous questionnera alors sur vos raisons de consulter, votre hygiène de vie (fumeur ou non, pratiquant ou non une activité physique régulière, etc.) et sera certainement amené à vous prescrire des examens complémentaires pour pouvoir statuer sur votre état de santé et sa sévérité.
La fréquence des épisodes inflammatoires ou exacerbations sera un indicateur supplémentaire du stade et de la sévérité de votre maladie respiratoire.
Les examens complémentaires sont de nature et à visées diverses :
• L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) ou spirométrie : constitue l’examen principal en cas de suspicion de BPCO. Il s’agit de souffler dans un appareil de mesure de débits d’air. En fonction de la « quantité d’air expirée le plus rapidement possible pendant une seconde » (autrement dénommée VEMS ou Volume Expiratoire Maximum Seconde), le pneumologue pourra déterminer à quel point les bronches sont obstruées.
• La mesure des gaz du sang ou gazométrie : (selon la Société de Pneumologie de Langue Française) « mesure de la quantité d’oxygène et de gaz carbonique présents dans le sang ». Un taux de gaz carbonique élevé et un taux d’oxygène réduit indiquent une BPCO sévère.
• Le test de marche de 6 minutes : permet d’estimer la tolérance à l’effort. Sur une durée de 6 minutes, en fonction de votre essoufflement, vous aurez réussi à parcourir une certaine distance en marchant. Ce sont justement les éléments que le personnel soignant a besoin de connaître : distance parcourue, degré d’essoufflement, rythme cardiaque, niveau d’oxygène.
• Le scanner thoracique : est notamment prescrit pour rechercher des lésions respiratoires liées à la BPCO, et plus particulièrement la présence d’emphysème.
• La radiographie du thorax et la fibroscopie bronchique : sont davantage utilisées pour éliminer d’autres diagnostics de maladies.
Qu’est-ce que insuffisance respiratoire ?
L’insuffisance respiratoire découle quant à elle de la broncho-pneumopathie chronique obstructive. Elle correspond à la forme la plus sévère de la BPCO et nécessite un traitement par oxygène, via un appareillage spécifique afin d’amener suffisamment d’oxygène dans le sang et les tissus.