Vie affective, amoureuse et intime et maladie respiratoire
Notre rapport aux autres change lorsque la maladie survient. Et notre rapport à « l’autre » s’en ressent également. Comment conserver la même harmonie dans l’intimité quand une gêne physique s’installe ? Comment ne pas appréhender les rapports sexuels alors même que l’on sait qu’ils vont générer un essoufflement ?
Et la libido dans tout ça ?
Tout un chacun, à un moment ou à un autre de sa vie, peut rencontrer une baisse de libido. Dans une période où la vie amoureuse est bousculée par des changements liés à la maladie, il est important que le désir ait toujours sa place.
En effet, quelle que soit la maladie chronique, il peut arriver que les traitements aient un retentissement sur la libido voire sur les capacités sexuelles. Cela fait partie des effets secondaires dont on se passerait volontiers. Mais nous allons voir que « composer avec » ne signifie pas « renoncer » !
Instaurer des conditions propices
Les dysfonctionnements respiratoires peuvent générer un stress, tant pour la personne qui éprouve ces difficultés, que pour son/sa partenaire. Cependant, c’est le couple qui doit rester au cœur de ce moment de plaisir, et non la maladie. L’autre n’est plus ni accompagnant ni soignant, mais désirant. C’est pourquoi la communication est primordiale. Notamment l’expression de ses craintes et ses attentes. Elle permet aussi de consolider une estime de soi qui a pu être fragilisée par les limites imposées par l’effort et/ou par les effets secondaires des traitements.
Quoiqu’il en soit, pour préserver un plaisir partagé, n’hésitez pas à aborder le sujet, aussi bien au sein du couple qu’auprès de spécialistes. Ceux-ci (pneumologue, kinésithérapeute, sexologue) peuvent en effet aiguiller sur les attitudes à adopter pour profiter pleinement et sereinement.
Prendre son temps et aménager des pauses
Il a été démontré, qu’ « en terme de consommation d’oxygène, l’activité sexuelle représente une activité physique modérée, assimilable à la montée de deux escaliers ». Aussi, il est possible d’adapter votre effort en fonction de vos capacités respiratoires, et d’aménager des pauses au rythme plus calme et sensuel. Sachez qu’à tout moment, il est possible d’utiliser des bronchodilatateurs qui, par leur effet, juguleront l’oppression ressentie sans l’aide de ceux-ci. Par ailleurs, pour favoriser la détente propice à l’intimité, le kinésithérapeute (du programme d’éducation thérapeutique ou de réhabilitation respiratoire) peut vous présenter des exercices respiratoires, à réaliser au préalable. Si vous êtes traité par oxygène, vous pouvez ne conserver votre appareillage que durant la durée nécessaire qui vous aura été indiquée par votre médecin. Tout pour vous sentir dans les meilleures conditions qui soient.
L’essoufflement peut aussi être réduit en privilégiant certaines positions. Ne pas comprimer le thorax ni l’abdomen facilite la respiration, et enlève alors aussi bien la pression physique que la sensation de manquer d’air. Evidemment, les alternatives varieront selon que vous êtes un homme ou une femme.
En conclusion
La vie de couple, amoureuse et sexuelle, ne doit pas être mise entre parenthèses du fait de la maladie. Certes énergivores sur l’instant, les moments d’intimité s’avèrent surtout énergisants à plus long terme. Alors pourquoi vous restreindre, maintenant que vous connaissez les moyens de minimiser votre essoufflement.